Poète, peintre et théoricien de l’art né en Roumanie, Pic Adrian est arrivé à Barcelone en 1953 sur la recommandation de Pau Casals et s’est installé dans la capitale catalane pour le reste de sa vie, où il a peint discrètement depuis son atelier du quartier du Putxet. Considéré comme l’un des nombreux enfants des bouleversements du XXème siècle, il a pratiqué de manière cohérente et raisonnée une abstraction pure, dont l’apparente simplicité se manifeste comme un moyen d’accéder à la complexité mystérieuse du monde. Son Essentialisme ou Art Principiel se définit comme une recherche métaphysique et de méditation. Il défend une conception de l'art comme forme de connaissance, associée aux mathématiques, vers la découverte de la beauté absolue et omnisciente.

L’exposition «Synchronicité, musique et sens du monde», conçue par le commissaire Àlex Mitrani et présentée au Centre d’études catalanes de Sorbonne Université jusqu’au 27 juin, sera accompagnée, le 5 juin à 18h, d’une rencontre dédiée à la poésie d’Adrian, avec la participation du poète Antoni Clapés, de l’écrivaine et traductrice Corina Oproae, ainsi que de Mònica Adrian, fille de l’artiste.

Pic Adrian est né en 1910 à Moineşti (Roumanie). En 1915, sa famille s’installe à Bucarest, où il fera des études de droit quelques années plus tard. Il publie son premier recueil de poésies, Jocuri de lumini în întoneric [Jeux de lumière dans les Ténèbres], en 1927. Bien des années plus tard, à Paris, il publiera cinq autres recueils : Œil du ciel : cœur (1973), Main planétaire (1985), Noyau de l’infini (1990), L’Île invisible (1994) et Transparence (1999). Après s’être établi en Israël en 1951, il part en 1953 pour la France où il rencontre d’importantes personnalités du monde artistique et culturel de l’époque comme Brancusi, Marc Chagall, Fernand Léger, Jean Arp ou Pau Casals. Il s’installe en juillet 1953 à Barcelone, tout en restant très présent à Paris. Son ouvrage Réflexions sur l’univers sonore, paru en 1955, lui vaut d’entrer en contact avec des personnalités comme Gabriel Marcel, Louis de Broglie ou Albert Schweitzer. Par ailleurs, la revue madrilène Goya publie ses essais sur Brancusi, Arp et Pevsner. Sa première exposition personnelle est organisée en 1962 à la galerie Syra, à Barcelone. C’est à cette époque qu’il fonde le groupe « Tendances essentialiste » qui exposera ses œuvres à Barcelone en 1967 et à Madrid en 1969. Il a écrit plusieurs ouvrages sur la théorie de l’art et a participé à des expositions collectives aussi bien à Barcelone et à Madrid qu’à Paris, Londres, Rouen, Le Havre ou en Allemagne de l’Ouest notamment. En 1970 et 1971 parurent à Turin et à Barcelone, respectivement, deux albums de ses sérigraphies : 10 Condizioni lineari di segnaletica aleatoria et Sincronías. Il a fait de nombreux voyages en Europe de l’Ouest et aux États-Unis tout au long de sa vie. En 1977 parut un ouvrage sur son œuvre écrit par Pierre Restany (collection « Le Musée de Poche », Paris). Une monographie exhaustive sur son œuvre et ses activités fut aussi publiée en 1984 par Condal Editorial, à Barcelone. On trouve aujourd’hui ses peintures dans les plus grands musées du monde.

INFORMATION PRATIQUES
Centre d’études catalanes
39 rue du Bourg-Tibourg, 75004 Paris

Exposition : «Synchronicité, musique et sens du monde»
Du 03/04/2025 au 27/06/2025
Du lundi au vendredi : 9h00-12h30 - 14h00-17h30
Entrée libre

Conférence : «La poésie de Pic Adrian»
05/06/2025
18h00
Entrée libre sur réservation: lettres-etudescatalanes-secretariat@sorbonne-universite.fr

Sources: Galeria Marc Domènech et Sorbonne Université