L'éditeur français Anacharsis avait édité Tirant le Blanc il y a 20 ans, dans une traduction en français de cette œuvre capitale du patrimoine littéraire catalan. Il s'agit de la seule traduction entière du roman de Joanot Martorell en français, car seule une adaptation française en avait été faite en 1737 par le comte de Caylus. Aujourd'hui Anacharsis réalise une réédition de ce qu'elle considère comme « un roman spirituel, qui avait été interdit pendant longtemps, et qui, revêtu d'acier médiéval, parle avec splendeur et extravagance des désirs de jeunes qui veulent avoir une vie passionnante ». La traduction est de Jean-Marie Barberà.
La présentation de cette réédition aura lieu le 9 décembre à 17h à l'Hôtel Belvédère de Cerbère (Roussillon), où aura lieu une table ronde à laquelle participeront Patrick Boucheron (historien médiéval et titulaire d'une chaire au Collège de France, et présentateur reconnu de nombreux programmes d'histoire sur la chaîne de télévision franco-allemande Arte), Marie Cosnay (écrivaine et traductrice de textes anciens) et Anton Espadaler (journaliste et professeur de littérature médiévale à l'UB). Aura lieu par la suite une lecture en musique de fragments de Tirant Le Blanc, accompagnée au théorbe.
Anacharsis, un éditeur de référence
L’éditeur français, dirigé par Frantz Olivié et Charles-Henri Lavielle, est une maison d'édition de référence pour la lecture populaire de littérature médiévale. Il présente les livres comme une source d'aventures, de connaissance et de plaisir intemporel. La réédition de Tirant le Blanc, s'inscrit dans le cadre de sa ligne éditoriale visant à rapprocher les chevaliers médiévaux d'un public jeune, et les présenter comme des super héros.
L'éditeur organise également, avec d'autres associés, le festival d'histoire et de sociologie L’Histoire à venir, à Toulouse, où il présentera cette réédition et prévoit d'autres présentations de l’œuvre dans des festivals de ce style en France. Anacharsis a publié également les traductions en français de Miroir de Jaume Roig, Curial et Guelfe et Les aventures de Jacob Xalabín.
Qu'en dit la presse française ?
La presse française s'est fait l'écho de Tirant le Blanc, à différentes occasions. C'est le cas du journaliste Philippe Lançon dans Libération, qui affirme que : « On trempe dans cet immense roman de chevalerie comme dans l'aube de la narration ; une aube longue et parfaite, contenant toutes les couleurs de la nuit qui précède et du jour qui suivra : à la fois épique, sociale, érotique, militaire, géographique, économique, fantastique ». Pour sa part, Pascal Jourdane, dans l’Humanité, écrit que « Il faut le dire : on peut lire un roman de chevalerie aujourd'hui, du moins celui-ci ». [...] C'est La Comédie humaine ! Guerre et Paix ! Et le feu de Martorell a la même verve narrative que Flaubert ou Faulkner ! ». Le journal Le Figaro fait référence à Martorell ainsi « Duelliste, voleur, écrivain, on lui doit 1000 pages étourdissantes d'aventures débridées à travers l'Europe médiévale ».