Le projet de création Stealing time B pour marimba et électronique fait partie du cycle de quatre pièces Stealing time, qui s’articule sur un discours autour de la contraction des temps musicaux et de sa perception. Le 29 juin, de 14 à 16h, au Centre d'art contemporain Walter Benjamin, Octavi Rumbau présentera ce projet devant le public avec une conférence/débat sous le titre Le cycle Stealing B. « Voler le temps » est pour lui une métaphore : un temps musical en constant processus de transformation avec l’idée de créer une forme fluide qui semble avancer de façon irrémédiable mais qui, paradoxalement, peut finir par s’enfermer.
Le lendemain, la pièce Stealing time B sera interprétée par le percussionniste Philippe Spiesser à 19h au Théâtre Municipal. Philippe Spiesser, né dans la région de Strasbourg, est un musicien reconnu à l’international. Atypique, il a été attiré depuis des années par les expériences inédites et les contacts entre la musique et d’autres univers artistiques, comme les nouvelles technologies.
Chaque pièce du cycle Stealing time propose le sujet de façon différente, surtout en considération de l’instrument ou des instruments pour lesquels elle a été pensée. Stealing time B est une œuvre écrite par marimba et électronique, et son idée vient de la réflexion historique sur le marimba de chonta, instrument de la musique traditionnelle du Pacifique colombien. Construire et accorder cet instrument, c’est entrer dans un processus lié à la communauté, la mémoire du passé afrocolombien et la chanson traditionnelle des femmes.
Aujourd’hui, le marimba de chonta a été déplacé par le marimba chromatique de chonta, le plus commun dans l’occident et plus simple. L’opposition musicale entre ces deux marimbas dévient dans Stealing time B un conflit plus profond, sur la perte de mémoire d’une communauté culturelle et la lutte de résistance de la particularité contre l’hégémonie.
L’auteur de cette pièce, le compositeur Octavi Rumbau, est né à Barcelone. Il a commencé sa formation musicale dans cette ville comme pianiste classique. En 2001, il a déménagé à Paris pour étudier à l’École Normale de Musique avec Yoshihisa Taïra jusqu’en 2004. Ensuite, il a coursé un master de composition dans le Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris (2007-2012) et il a participé aux formations annuelles de l’IRCAM.
Les compositions d’Octavi Rumbau ont été jouées dans des festivals et des concerts partout en Europe et en Amérique du Nord. Il a collaboré avec beaucoup d’ensembles et d’orchestres à l’international. En 2021, il a été recompensé avec le XXXVIII Prix Reina Sofía à la Composition Musicale.
Pendant ce mois de juin, l’Institut Ramon Llull et Flashback ont présenté le résultat d’une autre de ses lignes de collaboration : le projet pédagogique du compositeur Joan Bages avec les élèves d’éducation musicale du collège Joseph Calvet de Saint-Paul-de-Fenouillet, Les mélodies du malaise.
Flashback est un ensemble musical, mais aussi un lieu de création et une association qui s’engage à rendre la culture accessible à tous en favorisant sa circulation et en encourageant le partage d’expérience et la coréalisation de projets avec les acteurs des champs culturel, éducatif et social. L’association met l’accent sur l’éducation artistique et culturelle, la transmission des savoirs, le soutien et la valorisation de la diversité culturelle et artistique, la solidarité territoriale et la cohésion sociale, ainsi que la formation professionnelle.
29 juin, 14-16h
Conférence/débat Le cycle Stealing B
Centre d’art contemporain Walter Benjamin
Plaça del Pont d'en Vestit, 66000 Perpinyà
30 juin, 19h
Concert Stealing time B
Théâtre Municipal
5 Pl. de la República, 66000 Perpinyà
Marimba et électronique. Une pièce d’Octavi Rumbau jouée par Philippe Spiesser.