Massive Binaries, le projet d'Andy Gracie émane de la résidence Randa Art|Science, et pourra être vue à l’Ars Electronica Festival 2023 du 6 au 10 de septembre. L’œuvre de cet artiste britannique installé à Barcelone constitue une importante contribution au dialogue entre l'art et la science, et sera présentée pour la première fois lors de ce rendez-vous reconnu internationalement de l'art numérique, qui une fois de plus, réunira des artistes, scientifiques, concepteurs, entrepreneurs et activistes du monde entier, dans la ville autrichienne de Linz. L'édition de cette année tourne autour de la question « Who Owns the Truth? » (À qui appartient la vérité ?) et Massive Binaries feront partie de l'exposition thématique principale du festival.

D'après Andy Gracie, les artistes travaillent à partir des obsessions, et à ce jour, la leur est la fragilité et le caractère transitoire de l'existence humaine par rapport à l'inimaginable échelle de l'univers : « J'essaie de décrire cela en faisant des incursions dans d'autres domaines comme la cosmologie et la biosémiotique ». Son installation s'inspire de sa résidence à l’Institut de physique des hautes énergies (IFAE) - un des centres qui composent la Communauté BIST - de Barcelone, où les recherches ont porté sur les ondes gravitationnelles et les accélérateurs de particules.

Massive Binaries propose deux récits partant de deux domaines. Le premier est formé d'une paire d'étoiles à neutrons qui orbitent entre elles et, finalement, fusionnent et génèrent de grandes quantités d'énergie. Un phénomène qui peut être étudié à travers des ondes gravitationnelles, comme le fait l'IFAE dans le cadre de ses recherches. Le second est celui de la société contemporaine qui, à la différence des étoiles à neutrons, semble de plus en plus polarisée : gauche contre droite, ceux qui croient en la science contre les négationnistes...

Ce qui relie les deux domaines est l'intelligence artificielle (IA) qui, selon l'artiste, et en fonction de la manière dont elle s'applique, peut devenir un outil pour améliorer l'information ou la détruire. Alors que l'étude des ondes gravitationnelles peut constituer un outil visant à extraire des données précieuses, « dans la société contemporaine, il se peut que la vérité soit encore plus difficile à comprendre, car les idéologies opposées peuvent utiliser l'IA pour enrichir leurs positions et créer de fausses vérités ».

Massive Binaries est présentée comme une installation composée d'une sculpture mécanique qui crée des ombres des sphères en orbite. Deux écrans vidéo l'accompagnent : l'un où sont expliquées les étoiles à neutrons avec des textes émanant d'entretiens scientifiques, et un autre, où l'on peut voir deux personnes créées par l'intelligence artificielle qui s'affrontent dialectiquement. Andy Gracie fera une visite guidée de l'installation le jeudi 7 septembre à 15h.

Randa Art|Science Residency est la première résidence artistique abordant l'intersection entre l'art, la science et la technologie promue par l'Institut Ramon Llull et développée à Ars Electronica (Linz) et au Barcelona Institute of Science and Technology (BIST), avec la collaboration du Hub d'art, science et technologie de Barcelone Hac Te et la NewArtFoundation.

La présence catalane à l’Ars Electronica a été une constante ces dernières années, avec des projets de choix comme Ecosistemes col·laboratius per a un món sostenible (écosystèmes collaboratifs pour un monde durable), qui avait fait partie de la programmation de 2022. Lors des éditions qui se sont déroulées pendant la pandémie, en 2020 et 2021, les AE Garden Barcelona étaient devenus l'un des principaux sites délocalisés du Festival.

Andy Gracie (Londres, 1967) est un artiste qui travaille avec différents formats et disciplines tels que l'installation, la robotique, le son, la vidéo et les moyens électroniques. Il utilise la théorie et la pratique scientifiques pour interroger nos relations avec l'exploration et l'expérimentation, tout en mettant en évidence la relation entre l'art et la science. Son travail implique un engagement envers la recherche spatiale, la cosmologie et le temps, et englobe un examen continu de la sémiotique, de la théorie de la simulation et/ou des scénarios post-apocalyptiques.