Du 26 janvier au 26 février, Joana Moll présente au transmediale, le célèbre festival d’art multimédia et de culture numérique de Berlin, une pièce d'art sonore sur la masse anthropogénique, c'est à dire, sur la masse de tous les produits matériels créés par l'activité humaine, qui en 2020 a dépassé en poids la biomasse totale de la planète. Muni d'écouteurs, et moyennant une application Web, A Silent Opera for Anthopogenic Mass (Un opéra silencieux pour la masse anthropologique) pourra être écouté à Tempelhofer Feld, l'ancien aéroport de Berlin transformé en parc public, en parcourant un itinéraire déterminé. L'artiste catalane sera à Tempelhofer Feld le 4 février, où elle lancera son projet, qui est soutenu par l'Institut Ramon Llull.
Avec cette œuvre, Joana Moll veut « explorer la production insidieuse, mais silencieuse de la masse anthropogénique ». Depuis l'année 2020, le poids collectif de tous les objets fabriqués par les humains dépasse celui de la biomasse totale de la planète. Dans ce sens, l'artiste explique que « tout ce que nous, les humains, avons créé, maintenu ou rejeté pèse plus que l'habitat naturel et les créatures de la planète, pris ensemble. Un déséquilibre qui érode de manière accélérée la capacité de régénération de la Terre ».
Transmediale, qui en est à sa 36ème édition, réunit annuellement des artistes, des chercheurs, des activistes et des experts internationaux afin de développer des espaces pour la réflexion critique sur le rôle de la technologie dans la production culturelle, et créer de nouvelles approches, en liant différents genres et à partir de perspectives diverses. Cette année, le festival inaugure Out of Scale, un programme public et gratuit, en plein air, dans lequel s'inscrit l’œuvre de Moll.
Le livret de la partition de l'opéra avec les informations détaillées du projet est disponible en ligne sur : https://janavirgin.com/OPERA/libretto.pdf. On pourra également en recueillir une copie dans les installations habilitées par le festival.
Joana Moll (Barcelone, 1982) est une artiste et chercheuse à mi-chemin entre Berlin et Barcelone. Son travail explore de façon critique la manière dont les récits technocapitalistes ont une répercussion sur l'alphabétisation des machines, des humains et des écosystèmes. Ses principales lignes de recherche intègrent la matérialité d'Internet, la surveillance, l'analyse des profils sociaux et les interfaces. Elle a présenté, exposé et publié son travail dans différents musées, centres d’art, universités, festivals et publications du monde entier, comme la Biennale de Venise, le MoMA, le CCCB, le ZKM, le Chronus Art Center, le Taipei Digital Arts Center, HeK, l’Ars Electronica, l'Université de Georgetown, l'Université de Harvard, l'Université de Cambridge et la NYU parmi tant d'autres. Ses travaux ont également été publiés dans des médias tels que le Financial Times, Der Spiegel, le National Geographic, El Pais, O'Globo, Wired, ou Vice.
